Tags
Parmi ses ancêtres, certains étaient originaires d’Italie, de Belgique, de France ou de Suisse. Le premier dont on a retrouvé la trace se prénommait Jean-Baptiste de B. et son épouse : Maria Victoria Casta de Lauzua-Vichia, c’était en 1727… Comme quoi même au 18ème siècle voire avant, il existait une certaine universalité.
Née en 1877, d’une fratrie de 9, issue d’une famille avec un nom à particule, Joséphine Régina de B. eut une enfance heureuse, une vie facile et aisée qui était réservée aux nobles de cette époque. Elle aimait chanter, danser, lire et avait une grande passion pour la mode, l’opéra, les voyages et… la couture. Caractéristiques qu’elle avait gardées et entretenues tout au long de sa vie.
En 1902, elle épousa le Marquis Léon Hyacinthe Melchior de V., un notable qui détenait de nombreuses terres et qui était connu et respecté de tous. Tout en profitant du charme de sa maison coloniale, Joséphine Régina avait des journées bien remplies, recevant quelques fois des amies et connaissances autour d’un thé, prenant le temps également de s’occuper d’œuvres charitables et bien entendu, d’élever selon la bienséance leurs 5 enfants. A noter que son époux, très pris par ses affaires, n’avait guère le temps à se consacrer à l’éducation de la famille, sauf qu’il avait formellement interdit au précepteur d’enseigner l’anglais à ses filles et ses fils. Une petite parenthèse pour vous dire que la famille de V. vivait sur une ile anglophone, bien loin de l’Europe.
Pour compenser cet éloignement, les de V. se rendaient régulièrement en France pour revoir leurs familles et amis qui y résidaient. La traversée durait plusieurs semaines mais toutes les mondanités à bord des paquebots des Messageries Maritimes compensaient la longueur du trajet. En 1927, ils embarquèrent sur le “Néra” à destination de Marseille, plusieurs escales étaient au programme sur la cote est d’Afrique, ce qui n’étaient pas pour déplaire aux passagers et la famille de V. profitait de tous ces moments intéressants.
Cette année là, lors de leur séjour à Paris ils achetèrent un appartement dans les beaux quartiers de la capitale, avenue Kléber… Ils séjournèrent plusieurs mois en Europe et profitèrent pour visiter Lourdes car Joséphine Régina avait une dévotion particulière pour la Vierge Marie, Venise et Bruxelles étaient au programme sans oublier les nombreuses soirées au Palais Garnier, à l’Opéra Comique, les cures à la Bourboule en Auvergne, entre autres. La famille visitait des expositions dont une sur l’art en Chine, où Joséphine Régina trouva un petit vase en porcelaine, elle l’ avait toujours sur sa table de nuit.
A Paris, un point primordial était la visite aux grands magasins, notamment le Bon Marché que Joséphine Régina appréciait tout particulièrement. Elle y renouvelait sa garde robe, sans oublier les chapeaux qu’elle rangeait soigneusement dans de belles boites à chapeaux. D’ailleurs, elle poursuivait ses achats en commandant sur catalogue depuis l’ile et ce, malgré les 6 mois d’attente pour la livraison… Elle recevait aussi, avec un certain décalage, “Modes et Travaux” d’où elle puisait des idées pour une “petite robe” ou une “petite jupe”… Elle se référait souvent à son livre “Encyclopédie des Ouvrages de Dames”, c’était un peu son livre de chevet, surtout pour ses travaux de crochet ou de broderies.
Joséphine Régina prenait un grand soin de sa personne, crème pour le visage, une lime à polir pour les ongles, sans oublier son parfum “Shalimar” de Guerlain, elle avait toujours dans son sac à main, son poudrier en or, offert par son époux. Malgré les années, elle avait su garder son élégante silhouette et sa taille de guêpe, elle aimait à se regarder dans un miroir avec ses mains à la taille tout en chantant “Heure Exquise”, extrait de la “Veuve Joyeuse”, opérette de Franz Lehár.
Elle aimait rire et sa constante bonne humeur égayait sa maison. Elle partageait souvent un thé avec les personnes qu’elle employait que ce soit Lily, la couturière ou Sami, le chauffeur… Elle était proche de ses employés de maison, les aidait et trouvait toujours une solution favorable pour eux. Ils le lui rendaient bien et l’appréciaient beaucoup.
Son dernier voyage vers cette France qu’elle aimait tant, eu lieu en 1954, elle avait tenu à faire découvrir à une de ses filles, à son gendre et à sa petite-fille, la plupart des lieux qu’elle avait visité bien des années auparavant…
Un jour de juillet 1959, elle entrepris son dernier voyage.
Depuis, elle manque toujours autant à sa petite-fille…
Magnifique et émouvant témoignage, de l’art de faire revivre une personne chère….
Merci Lydie… C’est ce à quoi j’ai pensé en rédigeant ce billet.
Quel beau témoignage! Les photos anciennes sont remarquables! Je connais l’encyclopédie des ouvrages de dames. On peut encore la trouver sur des brocantes.
Un hommage spécial qui a pour moi une signification particulière…
Elle manque sans doute à sa petite fille mais elle a su revivre sous sa plume… Il y a surtout beaucoup d’amour dans ce billet…
Des fois il faut savoir s’arrêter et regarder derrière soi…c’est une façon de retrouver les moments forts de la vie… Ton commentaire me touche, merci!
Aux fils des années, sa petite fille lui ressemblera de plus en plus! Il y a comme un air de famille.
Belles photos et beau texte Louise.
Merci Yvette!
Je comprends à présent la présence du livre sur la photo ! Très beau billet, très émouvant…Ma grand-mère me manque aussi… Bisous !
Elle était merveilleuse… je suis très attachée à tous ces petits souvenirs! Comme tu t’en doutes ce billet a été écrit avec les mots du coeur. Bises.
Chère Louisette…jolie écriture qui fleure bon le temps longtemps…Et puis, pas étonnant que “Minissy” me rappelle quelque chose….
Bisous du coeur…juliette
Le “temps longtemps” ne s’efface pas. Au hasard de certains billets j’aime bien le faire resurgir… Et oui “Minissy”………Bisous!