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bretagne, brittany, bunker, devoir, duty, finistere, hope, peace, photographie, photography, travel, voyages
L’été s’en est allé, les vacanciers également…
La plage a retrouvé son calme, seuls quelques habitués s’y promènent…
Reste comme compagnons de balade goélands, grands gravelots, mouettes ou autres courlis cendrés qui profitent du goémon ramené par la marée pour s’octroyer un festin.
Oui, octobre est bien là…
Mais il y a bien autre présence qui peut passer presque inaperçue tant elle fait partie du décor.
Ce sont ces blockhaus ou casemates que la mer a arraché des dunes pour les ramener sur la plage afin qu’ils côtoient les rochers en granit. En fait, tout comme ces derniers, ils sont indestructibles, seuls les vents, les marées et le temps qui passe les façonnent.
J’y suis passée maintes et maintes fois près de ces blocs de béton, sans vraiment prendre le temps d’y réfléchir et de me poser quelques questions… jusqu’à ce samedi. Est-ce la douce lumière d’automne ou l’agréable soleil de cette journée qui m’ont permis de le faire, allez savoir?
Je m’y suis arrêtée avec un regard neuf, comme si je découvrais ces “rochers” différents des autres.

« Que règne la liberté. Car jamais le soleil ne s’est couché sur réalisation humaine plus glorieuse. » Nelson Mandela
Ils sont là depuis plus de 70 ans. Ils ont connus tous les aléas des saisons, de beaux étés, d’effroyables tempêtes, de beaux clair de lune et des flamboyants coucher de soleil.
Mais qui étaient-ils ces hommes qui bâtirent ces bunkers dans l’espoir de vaincre ceux qui seraient susceptibles d’arriver de la mer…
Qui étaient-ils? Etaient-ils jeunes? De quel coin d’Allemagne venaient-ils? Savaient-ils le pourquoi de ce conflit? Quel était leur espoir, en avait-ils?

« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. » Nelson Mandela
De multiples questions ont traversé mon esprit… J’ai pensé à leur famille, à leur angoisse de ne pas savoir de quoi serait fait l’instant d’après, à leur quotidien quand ils étaient encore de l’autre coté du Rhin… Certains y ont peut-être laissé leur vie sur cette plage bretonne, d’autres, sans doute, sont rentrés chez eux.
Bien d’autres pensées se sont accrochées à ma réflexion…
Je n’aurai jamais de réponse!
Mais, une chose est sure, dorénavant je regarderai ces blocs de béton d’un œil tout à fait différent…

« Etre libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. » Nelson Mandela
J’ai choisi “Le Dormeur du Val” pour rendre hommage à tous les combattants d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Egalement, quelques citations de Nelson Mandela, Prix Nobel de la Paix, ont servi de légendes à ces photos.
« Le Dormeur du Val »
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent; où le soleil de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
– Arthur Rimbaud
the history there is amazing .. if those old broken bunkers could speak .. imagine the horrors they’d recount
I felt the same Daryl… May be it’s a good thing they are mute, knowing what we know is far than enough…
belles photos, beaux textes. J’ai ressenti beaucoup d’émotion.
Merci Louise
Merci Yvette… Comme quoi on peut se poser des questions sur tout, même des blocs de béton, un regard suffit….
Il y a à Saint Malo des casemates en métal sur lesquels on peut voir les traces des passages des obus…. Ils ont toujours fait partie de “mon” paysage là-bas, j’ai joué à les escalader enfant… mais cela fait un moment que je me pose le même genre de questions que celles-ci : qu’ont ressenti les jeunes gens dans ces lieux quand les obus ont plu sur eux ? étaient-ils là par obligation ou pas ?….
La juxtaposition de tes photos avec les citations de Nelson Mandela et Le Dormeur Du Val leur donne une autre dimension !
Mandela et Rimbaud m’ont aidé à mettre un peu de clarté voire alléger mon ressenti eu égard à ces heures sombres de cette Histoire de France… Belle fin de journée à toi!
Je trouve ton billet très émouvant ! Bisous, bon dimanche!
J’ai également perçue une certaine émotion en écrivant ces lignes… Mais pourquoi cette prise de conscience hier seulement? alors que ça fait plus de 5 ans que je passe à côté de ces bunkers pratiquement tous les jours. Qui saura? Belle fin de journée à toi, bisous mon amie!
Comme tes photos sont belles! Une jolie réflexion… Bises
Merci Madeleine! Bises
J’adore tes photos en noir et blanc! On oublie que ces énormes blocs de pierre n’étaient pas destinés à faire joli sur les plages. Beaucoup de drames ont eu lieu à ces endroits et tu fais bien de le rappeler.
Très bel article, Louise!
J’ai choisi le noir et blanc pour mettre plus d’emphase sur ces blockhaus qui sont les stigmates de ces moments douloureux de l’Histoire du Monde… Merci de ton commentaire et contente de te revoir “on the blog again”!